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Aux Etats-Unis, procès annoncé pour Hunter Biden, le fils de Joe Biden

Tout devait se résoudre tranquillement pendant l’été : un plaider-coupable pour fraude fiscale et une mise à l’épreuve pour détention illégale d’arme. Las, le compromis que devait sceller Hunter Biden, le fils du président démocrate Joe Biden, avec le procureur chargé de l’enquête, David Weiss, et avec la bénédiction d’une juge fédérale du Delaware, a définitivement volé en éclats vendredi 11 août.
Ce jour, le ministre de la justice, Merrick Garland, a nommé David Weiss procureur spécial sur l’affaire, avec des pouvoirs étendus pour poursuivre le fils du président. « Les parties se sont engagées [depuis la fin du mois de juillet] dans de nouvelles négociations de plaider-coupable, mais elles sont dans une impasse. Le gouvernement estime désormais que l’affaire ne sera pas résolue sans un procès », a écrit, vendredi, le procureur Weiss dans un document judiciaire. Cette annonce inattendue va mettre durablement les affaires judiciaires de Hunter Biden à l’agenda médiatique. Le président Biden, en lice pour sa réélection en novembre 2024, espérait avoir derrière lui les frasques de son fils, aujourd’hui âgé de 53 ans, durant la campagne électorale. Il risque au contraire de traîner cette affaire jusqu’au scrutin. Son principal concurrent républicain, Donald Trump, devrait, lui, affronter trois voire quatre procès, notamment pour la tentative de coup d’Etat du 6 janvier 2021.
Dans le détail, Hunter Biden était poursuivi pour fraude fiscale. Selon l’accusation, il n’a payé aucun impôt fédéral sur le revenu en 2017 et en 2018, bien qu’il ait gagné plus de 1,5 million de dollars (1,35 million d’euros) par an et dû plus de 100 000 dollars d’impôts fédéraux chacune de ces années. Deuxième grief, sans lien, il était accusé d’avoir détenu, en octobre 2018, pendant onze jours un colt Cobra alors qu’il savait ne pas en avoir le droit, étant un consommateur dépendant à la cocaïne, une drogue interdite. Pour ces deux motifs, le procureur Weiss a proposé des sanctions légères, sans prison : un sursis pour la fraude fiscale qualifiée d’omission de payer, les sommes dues ayant finalement été acquittées, et une mise à l’épreuve pour la détention illégale d’arme alors que la peine peut atteindre dix années de prison. Un « traitement de faveur », ont jugé les républicains.
Or, la juge du Delaware censée approuver l’accord, Maryellen Noreika, a tiqué lors d’une audience qui s’est tenue le 26 juillet. Cette magistrate, nommée par Donald Trump mais avec l’approbation des deux sénateurs démocrates du Delaware, s’est interrogée sur le fait de lier les deux affaires, mais a surtout demandé si l’accord mettrait fin aux investigations fédérales, qui durent depuis cinq ans.
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